À Saint-Étienne, le centre Sainte-Élisabeth accueille les personnes âgées dépendantes dans une structure à taille humaine.
Entretien avec Véronique Bouvier, directrice.

-Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

J’ai travaillé comme directrice dans des établissements hospitaliers. Quand j’ai pris ma retraite de la fonction publique, cela m’a semblé naturel de me tourner vers une structure associative à but non lucratif. Je me sens proche de cette vision du soin.

EHPAD - Saint Etienne-À quoi ressemble votre établissement ?

C’est une structure à taille humaine. Nous avons quatre-vingt lits répartis en deux activités. L’Unité de soin longue durée (USLD) est réservé aux personnes âgées qui ont besoin d’une surveillance médicale constante. L’EHPAD accueille les personnes âgées qui souffrent de dépendance, pour toutes sortes de raisons, les empêchant de rester seules à leur domicile. Il dispose d’une unité intégrée pour les résidents présentant des troubles du comportement comme la maladie d’Alzheimer. Le Centre Sainte-Élisabeth appartient à la Fédération des Dames du Calvaire.

-La maison a presque 150 ans. Quelle est son histoire ?

À la fin du XIXesiècle, dans la veine du catholicisme social, des femmes fortunées se sont mobilisées pour mettre leur argent au service des nécessiteux, des pauvres, des malades… Souvent veuves, elles ont créé un premier établissement à Lyon dans les années 1870. Il a essaimé très rapidement à Saint-Étienne. Le centre est resté sous le patronage des laïcs catholiques jusqu’aux années d’après-guerre. Ensuite, il y a eu une professionnalisation de la direction et du personnel.

EHPAD Saint Etienne - Centre Saint Elisabeth

-La présence des bénévoles reste très importante…

Oui, une vingtaine de bénévoles nous soutiennent dans notre mission. Ils mettent en place des animations presque tous les après-midi : cinéma le lundi, loto le mardi, piano le mercredi, atelier-mémoire le vendredi… S’y ajoutent les temps forts, à peu près deux fois par mois, avec un spectacle et un goûter. Récemment, les bénévoles ont rédigé une charte. Ils s’engagent à respecter la confidentialité des échanges et à travailler en coordination avec les soignants.

-Du côté des permanents, comment fonctionnez-vous ?

Nous avons une soixantaine de salariés. Chez nous, la durée moyenne de travail est de quinze ans. Le cadre de vie est agréable avec un grand parc. L’ambiance est bonne. Nous avons aussi des professionnels spécialisés qui nous aident à diversifier les propositions : art-thérapeute, musico-thérapeute, salariés d’une association stéphanoise… Un comédien a même mis en place une activité clown à destination des résidents en unité protégée. Il y a aussi un atelier de socio-esthétique qui travaille sur l’estime de soi et le regard que la personne porte sur elle.

-Quelques mots sur l’unité protégée ?

Elle est destinée aux personnes qui présentent des troubles cognitifs avec des risques de désorientation, de fugue. Cette unité dispose de plusieurs pièces et d’un jardin pour les beaux jours. Cela permet de déambuler. Nous proposons des activités spécifiques : cuisine, art-thérapie, musico-thérapie, exercices sur les troubles sensoriels… Le personnel bénéficie d’une formation supplémentaire avec le parcours d’assistant de soins en gérontologie. Il y a aussi un psychomotricien. Le Pôle d’activités et de soins adaptés (PASA) fonctionne à la façon d’une hospitalisation de jour pour nos résidents qui en ont besoin.

EHPAD Sainte Elisabeth - jardin-Comment entretenez-vous le lien avec les familles ?

Nos équipes se déplacent beaucoup dans les services. Les liens sont donc naturels et quotidiens. Nous avons mis en place un conseil de la vie sociale pour écouter les résidents et leurs proches. Il y aussi eu la création d’une enquête annuelle de satisfaction. Nous y piochons parfois de nouvelles idées.

-Quels sont vos projets du moment ?

Nous allons construire une annexe afin de pouvoir offrir une chambre simple à chaque résident. Il nous restait encore quelques doubles. Ce chantier nous tient beaucoup à cœur.

-Un conseil pour les jeunes qui voudraient s’engager dans ces métiers ?

Quand on choisit de travailler avec des personnes âgées, je pense qu’il faut aimer les gens et avoir envie de rendre service.